1983-1989
La console Nintendo Entertainment System dans sa version américaine, canadienne et européenne
En 1983, Nintendo sort la console Famicom (
Family Computer) au Japon, et en 1985 aux États-Unis (1986 en Europe) sous le nom de
Nintendo Entertainment System (NES).
Au début des années 1980, la micro-informatique explose et le marché des consoles s’effondre pour la première fois de sa courte histoire. En effet, à l’époque, les micro-ordinateurs ne coûtent pas plus cher que les consoles tout en offrant plus de services. Seule la Famicom, grâce à son prix très compétitif, réussit à tirer son épingle du jeu. Et alors que Coleco fait faillite, que Mattel et MB s’écartent du marché et qu’Atari et Philips se recyclent dans l'informatique, Nintendo se retrouve ainsi sans aucun concurrent. Malgré la sortie, en 1986 de la console Master System de Sega, Nintendo règne en maître incontesté sur le marché des consoles. En effet, à cette époque, au Japon et aux États-Unis, un foyer sur trois était équipé d’une Famicom. C’est grâce à la qualité et au nombre important de jeux sortis que la Famicom s’impose, selon la tactique imposée par Hiroshi Yamauchi. En 1985, le très célèbre
Super Mario Bros. est mis en vente et sera le jeu le plus vendu au monde avec ses 40 millions d’exemplaires.
En 1986, Nintendo va lancer sur le marché japonais un périphérique révolutionnaire permettant de télécharger les jeux, le Famicom Disk System. C’est sur la NES que naîtront les plus grandes licences Nintendo tels que
Metroid, la trilogie
Super Mario Bros. ou encore
The Legend of Zelda dont le premier épisode sort en 1986. Le chef-d’œuvre créé par Shigeru Miyamoto se vend à plus de 6 millions d’exemplaires. Le marché se développe tellement qu’on assiste, en 1988, à une véritable pénurie de microprocesseurs chez Nintendo.
À la fin des années 1980, Nintendo est l’entreprise japonaise la plus rentable, devant Toyota, et près d’un foyer sur deux au Japon est équipé d’une Famicom. À cette époque Nintendo contrôle près de 90 % du marché des consoles de salon.
1989-1995La Game Boy de sa version originale à sa version Micro
Encore grâce au génie deGunpei Yokoi, Nintendo enfonce le clou en sortant en 1989 la Game Boy. La sortie de la petite console portable de Nintendo est accompagnée du célèbre
Tetris, dont Nintendo a obtenu les droits après une lutte acharnée contre Atari et Microsoft; c’est un succès foudroyant. Cette console a su allier prix bas, grande autonomie et un catalogue de jeux aussi riche que varié. C’est un mariage dont a été incapable la Lynx d’Atari et la NEC PC Engine GT, pourtant bien plus performantes, mais bien trop chères. Seule la Game Gear de Sega aurait pu concurrencer sérieusement la Game Boy, mais sa faible autonomie lui a fait perdre le combat. À cette époque, tous les concurrents de la Game Boy étaient en couleurs, alors qu’elle ne disposait que d’un écran monochrome.
Super Nintendo
Coté console de salon, c’est NEC avec sa PC-Engine (TurboGrafx-16 aux USA) et surtout Sega avec sa Genesis (Megadrive en Europe), qui briseront la suprématie de Nintendo. Nintendo réplique en 1990 en sortant la Super Famicom (SNES aux États-Unis, Super Nintendo en Europe). Et malgré un démarrage un peu difficile de la petite dernière de Nintendo, la firme fait toujours d’énormes bénéfices grâce aux ventes de consoles Famicom et de Game Boy.
Super Mario Bros. 3 (sorti en 1991 sur NES) est un rouleau compresseur qui se vend à 15 millions d’exemplaires. Un projet de lecteur CD-rom, en collaboration avec Sony, pour la Super Nintendo est annoncé, son nom : Super Nintendo PlayStation.
Ce n’est qu’à partir de 1992 (date de sa sortie en Europe) et grâce à sa légère supériorité technique face à ses concurrentes (en particulier le
Mode 7, qui permet de créer des jeux en pseudo 3D, comme
F-Zero ou
Super Mario Kart, et le nombre de couleurs affichées à l’écran), que la console finit par s’imposer.
En 1993, Nintendo lance une version relookée de la Famicom baptisée AV Famicom (NES 2 aux États-Unis), c’est l’année suivante que sortent les dernières cartouches Famicom, soit une durée de vie de 11 ans : du jamais vu pour une console de salon.
Toujours en 1993, Nintendo annule le partenariat de lecteur CD-ROM avec Sony (qui reprendra la machine à son compte et l’appellera tout simplement PlayStation) pour s’allier à Philips, de cette alliance ne naîtront que 4 jeux Nintendo de mauvaise qualité sur la machine CD-I de Philips. Nintendo annonce également le développement d’une nouvelle console : le
"Project Reality".Par la suite, le catalogue de la Super Nintendo va continuer de s’étoffer avec des jeux mythiques comme
Super Mario World,
Legend of Zelda: A Link to the Past,
Super Metroid (dont le héro est une femme),
Street Fighter II, la trilogie
Donkey Kong Country (où les personnages sont modélisés en 3D, véritable révolution pour l’époque),
Super Mario Kart ainsi que les séries de jeux de rôles
Final Fantasy, Seiken Densetsu et Dragon Quest. La console explore même la 3D avec le chip graphique
Super FX utilisé dans le mythique Star Fox
(StarWing en Europe). À cette époque, Nintendo maîtrise encore 75 % du marché des consoles de jeux vidéo.
Super Mario World 2: Yoshi’s Island en 1995 représente l’apogée des jeux Nintendo de cette génération. Toujours en 1995 et afin de booster les ventes face à une concurrence de plus en plus agressive, Nintendo va lancer un nouveau périphérique (uniquement au Japon) permettant, grâce à un adaptateur satellite, de télécharger des jeux sur sa console : le
Satellaview. 1995 est aussi l’année où Nintendo va entrer dans le capital de
Rareware la société à l’origine du développement de
Donky Kong Country.
1995-2001Virtual Boy en vue de face.
Pendant l’été 1995, Nintendo lance sur les marchés américain et nippon une console 32 bits expérimentale : le Virtual Boy. Cette console mi-portable, mi de salon imaginée par Gunpei Yokoi se présentait sous la forme d’un casque reprenant le concept de réalité virtuelle. Ce fut un échec, a peine 700 000 unités furent vendues, contraignant Nintendo à annuler le lancement européen. Contrairement à ce qui est souvent avancé Gunpei Yokoi n'est pas parti de la société à cause de l'échec du Virtual Boy mais simplement pour pouvoir créer des jouets pour enfants ce qui était depuis toujours sa véritable passion.
Le
Project Reality (ou Ultra 64) sort enfin en 1996 au Japon et aux États-Unis et en 1997 en Europe. Rebaptisée
Nintendo 64, cette console ultra puissante lors de son annonce en 1993 (en partenariat avec
Silicon Graphics) n’était plus aussi révolutionnaire en 1996, après deux ans de retard. Sans être un échec commercial, elle ne connaît pas le succès escompté, et le marché se voit dominé par Sony et sa PlayStation. La perte des parts de marché n’empêche toutefois pas la Nintendo 64 d’enchaîner les succès avec de nombreux jeux vendus à des millions d’exemplaires. Nintendo, principal éditeur de sa propre console, réalise ainsi des bénéfices exceptionnels.
Super Mario 64, qui sort en même temps que la console, révolutionne le monde du jeu vidéo avec sa 3D superbe et sa maniabilité grâce au stick analogique.
Nintendo 64
Toujours en 1996, Nintendo va se séparer de
Square, qui lui avait apporté un énorme soutien avec ses nombreux jeux de rôles (RPG). Un différent à propos du support cartouche de la N64 (que Square jugeait trop limité face aux CD-Rom) va aboutir à la volonté de Square de ne plus développer de jeux pour Nintendo mais exclusivement sur PlayStation, faisant ainsi perdre de nombreuses parts de marchés à Nintendo au profit de Sony.
C’est également en 1996 que Nintendo va mettre sur le marché la
Game Boy Pocket, version redesignée, plus petite, plus légère de la
Game Boy originale dont les ventes diminuaient.
En octobre 1997, un tragique évènement bouleverse Nintendo et ses fans : la mort de Gunpei Yokoi dans un accident de la route.
C’est un petit jeu anodin, nommé
Pocket Monster (Pokémon), sorti sur Game Boy en 1995, qui va relancer la firme. En effet, et contre toute attente, ce jeu connaît un succès planétaire et se place en tête des meilleures ventes de jeux (2ème meilleure vente à ce jour), relançant du même coup les ventes de Game Boy, et faisant de la portable de Nintendo la console la plus vendue de l’histoire.
Par la suite, des succès comme
Mario Kart 64, The Legend of Zelda: Ocarina of Time, GoldenEye et
F-Zero X vont s’enchaîner et faire décoller les ventes de la Nintendo 64 (sans toutefois égaler celles de la PlayStation).
En 1998, la Super Nintendo s’était vendue à plus de 49 millions d’exemplaires et une version relookée sort au Japon et aux États-Unis : la Super Nes Jr.
En mars 1998, Nintendo lance, au Japon, la
Game Boy Light, version rétro éclairée de la Game Boy Pocket. Toutefois, le lancement de la Game Boy Light n’est pas un réel succès, en effet les fans préfèrent attendre la fin de l’année et découvrir une véritable nouvelle console portable : la
Game Boy Color. Disposant d’un écran couleur et d’un processeur deux fois plus rapide que sur l’ancienne Game Boy, elle est un véritable succès.
Lors de l’E3 1999, Nintendo annonce sa nouvelle console : la
Dolphin (le nom de code de la GameCube).
En 2000, Rareware sort la suite non officielle de
Goldeneye:
Perfect Dark qui surpasse son aîné et Nintendo lance
The Legend of Zelda: Majora’s Mask qui malgré sa qualité mais surtout son originalité ne se vend qu’à 3,3 millions d’exemplaires.